tag:blog.human-partners.com,2013:/posts Human Partners 2025-11-25T09:29:54Z Tibocut.net tag:blog.human-partners.com,2013:Post/2239779 2016-12-16T12:00:00Z 2025-11-25T09:29:54Z Un chemin d’ouverture aux mondes…

Après avoir parcouru le « champ de conscience »,

continuons notre chemin par celui d’ OUVERTURE AUX MONDES.

Le moi conscient, à chaque niveau (corporel, affectif, mental) ou sur chaque plan (existentiel, expressif, transitif), est en INTERACTION avec des “mondes” qui lui sont extérieurs.

Cinq mondes ont été retenus dans le modèle human ® : le vécU, l’Inconscient, la Kultur, des valeurs "Humaines", la Réalité.

D’autres modes pourraient être envisagés : monde religieux, monde parapsychologique (aux phénomènes étranges, inexpliqués), monde Cosmique, à la fois trou noir et Univers immense), etc.

(…)

11 Je m’ouvre — l’Ouverture à divers Mondes (Openness to the world), c’est dire que, dans un échange plus ou moins équilibré, dynamique, le Moi reçoit du Monde et/ou lui donne.

Ces interactions ( = relations avec l’extérieur) sont multiples :

- provenant d’un vécU riche : racines, territoire et confiance en soi ; ou illustration du discours par des exemples personnels ; ou encore actes qui tirent parti de l’expérience... A l’inverse, recherche d’identité, manque d’assurance ou besoin d’apprentissage.

- venant de l’ Inconscient : intuition, imagination, rêves ; pulsions et désirs affectifs ; ou encore énergie vitale... sans compter archétypes et inconscient collectif. A l’inverse, toutes les "demandes" du Moi.

- "poids" de la "Kultur" (culture et civilisation) sur l’existence individuelle, sur la "libre" expression, sur l’acceptation sociale d’actes individuels. A l’inverse, “héritage” des progrès de l’humanité.

- choix délibéré de "valeurs d’être", Humanistes, donnant une autre dimension à la personnalité (engagée, responsable), valeurs qui ont fait que l’animal a commencé d’enterrer ses morts, a mué en homme. A l’inverse, besoin de croire et de transcendance.

- en retour du monde Réel, bon sens, intégration des contraintes, effet produit avec ses conséquences ; chemins nouveaux menant aux buts, contournement des difficultés, négociation des conflits ; fatigue procurée par les efforts déployés. A l’inverse, le besoin pour l’homme d’une action réalisatrice, "pleine" (c’est-à-dire réfléchie, innovante et de plaisir).

12 J’ai vécU — le vécU personnel (the Lived) est un processus d’identification et de maturation par lequel nous intégrons situations et rôles des personnes, leur donnons (notre) sens.

Notre histoire individuelle forme un seul chemin de vie, spatial et temporel : "je nais un million, je meurs un seul" disait Valéry. La personnalité ne peut être expliquée, et comprise, si l’on ignore le temps et l’espace à travers lesquels l’homme se construit, et qui lui donnent sa dimension "historique".

L’identité n’est pas statique, ce ne peut être qu’une identité à travers le changement, par identifications successives, par "travail" individuel sur soimême, par « actualisation » de soi (remises en cause, restructuration), vers davantage de cohérence interne, vers une plus grande « intégration » (grâce à des valeurs propres, choisies)...

"Solidaire", l’homme l’est de son environnement. Mais les situations ne le déterminent qu’en tant que vécues par le sujet. Il a sa façon de "caractériser" l’information. Il donne un sens aux événements "actuels" en fonction des systèmes de référence qu’il a mémorisés et des voies réactionnelles dont il dispose à l’instant.

"Solitaire", l’homme dans son "perpétuel travail vers l’unification" évolue chaque jour, façonnant son histoire personnelle. Il y a "spirale d’évolution" des racines de l’enfance à l’ébauche de l’adolescence, à l’identité de l’âge adulte, aux caps de maturité et jusqu’à la vieillesse.

13 Une partie de moi-même, dans l’"ombre" — l’ Inconscient (the Unconscious) — ou plutôt les inconscients — est à la fois "l’ombre" de nousmême et une "matrice" virtuelle de nos possibilités futures.

Sur le divan jungien, "être conscient c’est percevoir et reconnaître le monde extérieur ainsi que soi-même dans ses relations avec ce monde extérieur". Mais tout au long de ses recherches et sa pratique, Jung n’a cessé de "militer" pour la mise en conscience de "l’ombre de nous-même", thème de divergence avec Sigmund FREUD.

L’inconscient contient des forces vives, une réserve d’énergie, la "libido". Libido sexuelle chez Freud ; au contraire principe de vie plus large, central, dynamique pour Jung, qui permet à chacun de changer dans sa quête irrépressible de Soi. Un processus d’individuation existe "par lequel un être devient une individu psychologique, c’est-à-dire une unité autonome et indivisible, une totalité ". Une exigence se fait alors valoir à l’homme en développement : celle d’ être vraiment lui-même, être ce qu’il est, tout ce
qu’il est, et seulement ce qu’il est.

Une partie de notre Moi mène une existence obscure, inconsciente à différentes "profondeurs”. Chaque année surgit en nous quelque chose que nous ne soupçonnions pas. En psychologie "des profondeurs", c’est la
représentation (topiques de Freud, hypothèses de Jung, individualités d’Adler...) du préconscient, du subconscient, des “instances” ( = demandes pressantes) de l’inconscient (individuel, collectif).

Ce "monde" inconscient est pour la conscience une matrice , où celle-ci puise ses possibilités de combinaisons toujours renouvelées. Nous sommes éternellement inachevés mais la personnalité future que nous serons est déjà là, virtuelle.

14 Ma chère "culture" — la "Kultur" (Culture), ou les symboles et modes de vie qui nous moulent.

La "Kultur" (culture-civilisation) intègre chaque "culture" de groupes où nous vivons (famille, école, vie sociale, entreprise, pays...) et la "civilisation" (occidentale, arabe, chinoise...) dans un sens plus large. L’autre, les autres sont porteurs de modes de vie... qui nous influencent, nous façonnent .

La "culture" est le processus aux mille facettes par lequel l’activité élémentaire des hommes se transforme en savoir organisé et aboutit à un stade dit de "civilisation". En ce sens (plus nordique, plus ethnologique) "culture" s’oppose à "nature ". "Die Kultur " est d’abord le résultat matériel d’activités humaines diverses (habitat, technologies, objets fabriqués...), et forme en même temps un ensemble de symboles (idées, valeurs, attitudes partagées, croyances, rituels...).

Par ses "institutions" : primaires (la famille, l’école, le "nous" de tout groupe...) ou bien secondaires (systèmes de croyances, de tabous, techniques de pensées, état des arts), on a pu dire que la Kultur modèle en nous une personnalité "de base" (Kardiner).

Mais chaque individu reste un être de besoins ; ils ne sont jamais tous fixés même s’ils dépendent des conditions externes et varient en fonction d’elles ; ils laissent donc place à une culture moins basique et plus sophistiquée.

15 J’ai (choisi) mes valeurs — le monde "H" (etHic ? Humanistic ?) pose le problème de l’engagement, qu’on soit acteur ou spectateur (engagé).

Le “réel besoin” de croire n’a pas fini de fasciner le psychologue , qui constate par ailleurs, entre inconscient(s), culture(s) et réalité(s), des valeurs identifiantes, personnelles et collectives. Quels que soient les contenus de ces valeurs, reste psychologique le comportement (observable) d’engagement (“bona vita”, “vita activa”) quand l’homme cherche à se rendre responsable...

Toute éthique (corpus de règles) pose le problème de l’engagement. Dire que l’individu est fait responsable contribue à l’imposture de l’impératif moral. Mais que le psychologue décèle la faculté de se prendre en charge, se rendre responsable contribue à une conduite d’engagement, avec ses trois composantes : implication, responsabilité et sens donné à l’à-venir.

Ce qui donne "une autre dimension de la personnalité" écrivait Maslow, qui, à la fin de sa vie, proposa pour qui veut se développer, s’épanouir (selfrealization,
self-actualization) 14 "Being-Values" (valeurs d’être) quelque peu "universelles" :

wholeness unité, intégration beauty justesse, parfait
perfection juste ainsi, convenance goodness bonté, honnêteté
completion achèvement, accomplissement uniqueness unicité
justice justice, devoir effortlessness à l’aise, sans effort
aliveness vitalité, plein fonctionnement playfulness amusement, fun
richness richesse, subtilité truth vérité, réalité, pureté
simplicity essentiel, nudité self-sufficiency autosuffisance

 

(…)

Le plus important est à venir…face au « mur de la réalité » !

16 Je suis réaliste — la Réalité (Reality) ou évidence des choses qui sont, donné tangible qui nous est (et reste) extérieur.

Le principe de réalité énonce : le moi conscient OBSERVE le monde extérieur (des choses, des êtres) "afin de SAISIR l’occasion propice à une satisfaction aux moindres périls". Ce processus, dit secondaire, régit, au cours de l’expérience individuelle, toutes les conduites intégrant les contraintes externes.

La réalité, c’est l’ensemble des choses qui sont, c’est ce qui existe effectivement, c’est un donné, ce sont des faits à constater. Se trouve en nous un principe qui nous amène à reconnaître cette "solidité des choses". “First facts and facts only" ! rabâche le journaliste... qui ne saurait interpréter ces faits. Soit, mais Henri Poincaré disait : "on fait la science avec des faits comme on fait une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison" !

La conscience de la réalité est au fondement même de notre adaptation à la vie, par l’opposition d’un moi intérieur, SUBJECTIF, et d’un non-moi extérieur, OBJECTIF. Le réel forme le contenu premier de notre expérience.

Le "TOUR" de nous-même est terminé !

Il reste à voir, pour ceux qui ont passé les tests, quelles couleurs leur "travail" personnel a donné à chacune de ces 16 « fonctions » psychologiques qui composent la matrice de personnalité ...


Jacques d’Oc, décembre 2016.

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tag:blog.human-partners.com,2013:Post/2239744 2016-12-15T11:00:00Z 2025-11-25T04:21:39Z Un chemin de conscience de soi…

Tous les chemins ne mènent pas à Rome ! ni à Santiago ! ni à La Mecque !
S’il en est UN qui importe, c’est celui de DÉCOUVERTE de SOI ... que l’on fait une fois dans sa vie, sinon deux.

1 — Sur ce chemin de soi l’on devient PÉLERIN.

Étymologiquement c’est un expatrié, un inconnu qui effectue un VOYAGE vers un endroit qui renferme quelque chose de sacré pour lui, fût-ce son bonheur, sa psyché ou son dieu.

Pour le pélerin qui a navigué aujourd’hui aux quatre coins de la planète psychologique (celle des "profondeurs", du "behaviorisme", des "humanistes", du "cognitivisme", etc), il s’agit de prendre quelque recul sur ses lectures ou sur l’utilitaire quotidien, pour faire le tour de plusieurs "fonctions" psychologiques qui constituent toute personnalité.

Carl JUNG disait : "j’entends par fonction psychologique une certaine forme d’activité psychique qui malgré le changementdes circonstances reste en principe semblable à elle-même". Ainsi des fonctions courantes concernent le je sens, je me meus, je m’émeus, je ressens, je pense ou autre... Le Moi est une grande fonction intégratrice de ces fonctions composant ma personnalité.

Aujourd’hui les études et recherches "fonctionnelles" portent sur les relations entre fonctions psy et structures biologiques (particulièrement neuronales, sinon biochimiques), sur la variabilité et la plasticité des fonctions, sur leur statut causal et leur rôle explicatif.

2 — Commençons notre chemin par celui qui traverse le CHAMP de CONSCIENCE.

Ce terme de conscience — d’ailleurs "l’un des plus difficiles à définir" dit Comte-Sponville — se heurte à la problématique de l’auto-définition. L’adage bouddhiste n’énonce-t-il pas : "un couteau ne peut se couper lui-même", de même qu’Auguste Comte n’affirme-t-il pas que "personne ne peut se mettre à la fenêtre et se regarder passer dans la rue" ?

Grande fonction intégratrice, la conscience (transitive) est cette "relation intériorisée qu’un sujet est capable d’établir avec lui-même ou avec le monde dans lequel il vit". Pragmatique, l’anglais dit “consciousness is the quality of being aware of an external object or something within oneself”.

Disons avec bon sens et quand on ne dort pas, "je suis conscient de... = je me rends compte de..." Même si le cerveau est l’organe à travers lequel la conscience se manifeste mais il n’est pas ce qui produit la conscience, assurent les chercheurs...

Dans le champ couvert par ma conscience, les fonctions psychologiques le plus souvent explorées concernent : je sens - je bouge (couple sensorimoteur), je m’émeus, je ressens, je pense, je dis (avec plusieurs langages), je raisonne, je crée, je prends plaisir, tout cela si je le veux ou pas !

Notre chemin de découverte commence avec ...

01 Je sens — les Sensations 

(Sensations) m’informent du milieu ambiant.

Cette fonction psychologique vitale transmet et véhicule les messages donnés par l’extérieur via les cinq sens : vue, toucher, ouïe, odorat et goût ayant respectivement pour organes l’oeil, la peau, l’oreille, le nez, les papilles et pour stimuli la lumière, le contact (pression, température, douleur), les ondes sonores, les substances gazeuses, les substances dissoutes.

Mais il est bien d’autres sensations : sens de l’observation, du temps, de l’orientation, de la vitesse, de l’accélération, sensations vaso-motrices (troubles circulatoires), coenesthésiques (impression générale, équilibre), extra-sensorialité même...

02 Je bouge — la Motricité 

(Motricity), qui va de la détente à la tension.

La motricité manifeste l’activité de notre corps, elle n’est pas régulée (comme la sensation), elle est présente dans l’ici et maintenant. Elle se traduit par des réactions internes (couple sensori-moteur), par son immobilité, par sa détente, sa relaxation, par ses postures (concentration yoga, contemplation bouddhiste, méditation zen), par ses automatismes, par ses mouvements expressifs (attitudes), transitifs (actes) ou ludiques (jeux).

Survient alors sur le chemin un instant t ...

03 Je m’émeus — l’Emotivité

(Emotions), ici et maintenant, accepte l’agréable (pleasant) ou rejette le déplaisant (unpleasant).

Les émotions, qui sont universelles, ex-priment (= font sortir) nos réactions affectives dans l’instant et dans une situation donnée, l’indifférence étant rare devant la spontanéité (l’authenticité) manifestée.

Sujet d’intérêt depuis l’émergence de la psychologie humaniste en 1950-1960 ("l’émotionnel" étant actuellement dominant !), des études ont montré que (en 1959 et 1964) :

- dans la même situation (émouvante), les individus présentent des réponses émotives différentes ;

- face à différentes situations (émouvantes), un individu tend à présenter un même patron (pattern), relativement stable, de réponses émotives (inconnu de la plupart des gens) ;

- il existe un nombre très limité de réponses émotives humaines (une douzaine), "adjacentes" les unes aux autres via des axes affectifs et expressifs opposés.

précédant une durée du ...

04 J’aime ! — les senTiments

(Feelings) sont des jugements de valeur selon une logique de l’agréable (pleasant) ou non.

Le sentiment est toujours un état d’âme à propos de quelqu’un ou de quelque chose ; contrairement à l’émotion, fugace, il dure (plus ou moins). Il provient soit d’une sensation, qu’il colore de tonalités affectives (en anglais to feel = sentir + ressentir), soit de l’inconscient (pulsion ou désir) où il plonge ses racines.

C’est un véritable "jugement" du coeur qui établit sa propre échelle de valeurs selon une logique affective irrationnelle parce qu’elle n’a pas besoin de comprendre ("le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point" a prévenu Pascal, adage traitant de la religion mais que le peuple, dans son bon sens, a attribué à l’ordre du coeur).

Ce jugement s’applique à des affections primaires (humeur, tourment, malêtre, lassitude, bien-être...), à des affections secondaires ou "inclinations" (état d’âme, attente... aussi bien qu’allant, dynamisme), à des sentiments touchant au moi (moi équilibré, sentiments d’infériorité, de supériorité).

Il s’applique surtout aux sentiments sociaux : affection, tendresse, sympathie, respect de l’autre, amitié, amour... ou déception, ressentiment, jalousie, vengeance.

Dans les "grands" sentiments, la psychologie ignore ceux moraux, politiques ou religieux pour ne considérer que les esthétiques.

Quittant le corps (à ses niveaux physique et affectif), le chemin monte à l’esprit, parle et réfléchit...

05 Je pense — les peNsées 

(Thoughts) perçoivent, se représentent, connaissent.

Cette fonction est réputée caractéristique de l’homme : il s’agit de la cognition au sens large (champ de l’Informatique, de l’Intelligence Artificielle, du cognitivisme depuis 1955).

Elle concerne insights et intuition (compréhension spontanée), rêves, états de conscience, percepts, représentations (classification, comparaison) et fonctions mentales (conceptualisation, mémorisation, réseau de connaissances) et 7 opérations dites "intelligentes" ; abstraire, apprendre, chercher, résoudre, modéliser, décider, se tromper (de fait retour d’expérience pour corriger son erreur).

06 Je dis = logos, au triple sens grec de parole, "discours" logique et relation — les lanGages

(Languages) codent l’information en message ET établissent un lien humain.

La langue ("maternelle", "étrangère(s)" en surcouche) est le vecteur expressif fondamental. Nous utilisons ce matériau, plus ou moins "riche", à notre guise et de façon personnalisée.

Jakobson a montré (1960) que nous communiquons grâce à 6 fonctions du langage :
 - 3 fonctions (expressive, conative et phatique) pour établir (et maintenir) la LIAISON humaine,
 - 3 autres (référentielle, poétique, métalinguistique) servant au CONTENU du message.

07 Je réfléchis — la logiQue d’action

(Logic of action) marque d’abord une
pause, concentre son attention, examine (la question, le problème) puis
raisonne et pèse les arguments en vue d’une action transitive (c’est-à-dire orientée vers un but rationnel).

Le "logicien" raisonne toujours de façon "balancée". Les raisonnements sont de type déduction
<=> induction, analyse
<=> synthèse, diagnostic
<=> pronostic, du fait au fait ou de cause à effet, par analogies, etc.

Remarquons que la « démo » (démonstration), non balancée, donc unilatérale, n’est pas un vrai raisonnement !

Mais difficultés et problèmes rencontrés incitent le chemin à passer par l’imagination constructrice...

08 Je crée — la Créativité 

(Creativity) est l’imagination qui positive, qui fait découvrir des choses nouvelles.

Cette fonction permet de combiner des élements pré-existants en arrangements nouveaux. Chargée d’émotion spontanée, la démarche devient "poétique" au sens grec, c’est-à-dire créatrice, imprévue, nouvelle.
Ce qui suppose 3 postulats :

- l’élément émotionnel (to feel) est essentiel ;

- ses éléments irrationnels ne doivent pas être des freins (a brake) ;

- les processus qui sous-tendent la créativité peuvent être développés.

L’école américaine, toujours pratique, se base sur ces trois postulats et définit ainsi les voies de la CREATIVITY = Combine, Reverse, Enlarge, Adapt, (get) Tinier, Instead of, View point of, In other way, To other use and big Yes (= why not?).

... et sur ce chemin de l’AGIR, il manque à l’action logiQue et Créative le plaiZir... pour qu’elle soit "pleine" !

09 Je prends plaiZir — le plaiZir

(Pleasure), toujours physique, est une décharge d’énergie.

Les plaisirs ne se prennent, ne se "cueillent" que dans l’action !

Le Lustprinzip (principe de plaisir de Freud) est primaire (c’est-à-dire physique) : l’organisme tend à éviter le déplaisir (réduction des tensions) sans besoin de s’ajuster à la réalité (le principe de réalité est secondaire).

Le corps "en santé", programmé pour fuir la douleur, s’excite localement et vibre dans sa totalité. Il y a recherche d’une décharge de l’excitation accumulée... qui peut être partagée.

Concept psychologique qui a connu une histoire mouvementée à travers les siècles en Occident et n’a émergé dans la culture "grand public" que depuis 1968 !

Dernière question dans le champ de conscience : tout celà, "tu veux ou tu veux pas" ?

10 Je veux — la Volonté 

(Willingness) ne fait qu’un avec l’acte transitif.

Elle est un processus qui délibère de façon dynamique à partir de besoins, qui organise et opère un choix en vue d’actions destinées à atteindre intentionnellement un but préétabli.

La formation du vouloir (volonté en délibération) et son application (décision-passage à l’acte) intéresse aujourd’hui chercheurs “cognitifs” et de “neurosciences”, qui approfondissent le processus de “VOLITION” et même celui du “noloir” (= ne pas vouloir).

Nous sommes très loin des spéculations auxquelles cette "magicienne de l’âme" (Jung) s’est prêtée : puissance de “l’idée”, du “pensé” qui s’impose et s’affirme (chez Spinoza) ; désir “absolu mais en notre pouvoir” (chez Condillac) ; “libre arbitre” infini (chez Descartes) ; force et effort agissants (chez Maine de Biran) ; force “additionnelle et préalable, ante rem” (chez James) ; “puissance volitive” (chez Locke) ; “élan vital” (chez Bergson)...

La bonne (ou mauvaise) volonté , si largement répartie, est déjà une “disposition à agir” (ou non). A volonté signifie faire “autant qu’on le veut” ou “comme on veut”. Vouloir sans agir, est-ce encore vouloir ? s’interrogeaient déjà les stoïciens pour qui volonté= puissance d’agir. Peut-on alors agir sans espérer : oui, et c’est ce qu’ils appellaient la vertu ! Car la volonté ne fait qu’un avec l’acte dans l’acte volontaire, dit “transitif” par opposition à d’autres actes (réflexes, expressifs, impulsifs, ludiques voire gratuits).

L’action humaine a cette caractéristique d’être soumise au régime de la finitude. Parce que liée à l’action, la volonté s’inscrit dans les conditions du monde, dans le contingent (ce qui arrive qui aurait pu ne pas arriver). Parce que liée à l’humain, la volonté répond à des conditions précises d’incarnation. Elle ne saurait rester un pur fait intérieur (illusion d’un "librearbitre" cartésien) !

Entre l’intention voulante et l’effectivité de la conduite se détermine l’acte volontaire. Pour chacun de nous, il s’agit de transformer une puissance en pouvoir efficace. Pour l’individu motivé prêt à l’action agir volontairement c’est d’abord "savoir ce que l’on veut" !

L’intentionnalité n’est ni un désir ni une impulsion mais la recherche de satisfaction d’un besoin réel. L’intention d’agir n’étant efficiente qu’avec le passage à l’acte, elle oblige à estimer les risques et à se donner les moyens d’exécution intelligente.

Et dans le champ de conscience, la volonté facilite comme elle peut "bloquer" certaines liaisons entre différentes fonctions. Mais elle participe toujours à l’intégration de la personnalité.

Et le chemin continue… par l’Ouverture de la conscience aux Mondes qui l’entourent.

 

Jacques d’Oc, décembre 2016.

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tag:blog.human-partners.com,2013:Post/2239557 2012-03-15T11:00:00Z 2025-11-24T15:53:35Z Les âges charnières de la vie

Les Grecs avaient déjà une vision rythmique des âges de la vie :

« Sept. L’enfant perd ses dents et d’autres les remplacent,
Et son esprit s’accroît. Sept encore se passent,
Et son corps florissant se prépare à l’amour.
Trois fois sept, sa vigueur va grandissant toujours
Et sur sa fraîche joue un blond duvet se lève.
Sept encore. Il est mûr pour les travaux du glaive
Son esprit et son corps sont tous deux accomplis.
Cinq fois sept : il est temps que vers de justes lits
Il tourne sa pensée et choisisse une femme.
Six fois sept : il a su enrichissant son âme
Vivre, penser, combattre, obtenir, s’efforcer,
S’il le fallait, sans deuil il pourrait renoncer
Aux biens trop éloignés, au but peu accessible,
Content dorénavant de jouir du possible.
Sept fois sept, huit fois sept, il se connaît soi-même.
Neuf fois sept : tout en lui a gardé sa fierté,
Mais sa voix au Conseil est désormais moins sûre,
Il sent diminuer sa vieille autorité.
Dix fois sept : de la vie il a pris la mesure,
Il va pouvoir dormir avec sérénité »

Texte de Solon l’Athénien — mort à 82 ans et qui disait : « je deviens vieux en apprenant toujours » — cité dans Philon, sur La Genèse 24, traduit par Marguerite Yourcenar.

28 ans à la fin de la première strophe. Aujourd’hui les statistiques de l’INSEE approuvent, qui marquent à cet âge la fin de la « jeunesse » ! Dont la préoccupation constante est double : « se trouver » et « s’insérer ».

Il est amusant de comparer ces résultats aux âges des Romains ! A 7 ans, fameux « âge de raison », tout était-il joué ? L’infancia (petite enfance) le cédait à la pueritia (ou enfance, le garçon pubère de 14 ans ayant le droit de se marier). L’adulescentia romaine allait de 14 à 28 ans… jusqu’au développement complet de la barbe !

Etaient Pueri les enfants non mobilisables, avant 17 ans, âge de la majorité juridique.

Au delà, les 18-48 ans représentaient « la jeunesse » (Juniores ) ! Au sens de pleine activité, dans la force de l’âge.

29-35 ans puis 36-42 ans et 49 ans en fin de seconde strophe : trois tranches de vie pour un adulte devenu réaliste.

Puis le cap des 50 ans est allègrement franchi, et l’homme, se connaissant lui même, peut atteindre en forme ses 63 ans. A ce stade le pur, dur, mûr, sûr de l’actif dans la force de l’âge le cède à moins de forces et l’installation de la vieillesse. Rappelons que 50 ans était un grand âge chez les Romains, celui des Seniores , temps de l’otium (temps libre, loisir) et de l’expérience, de la sagesse.

70 ans, bel âge où l’on parle encore au futur, où l’on philosophe en vue de s’endormir l’âme sereine…

De Pythagore (premier des philosophes au -VIè siècle, pour qui toutes « les choses sont nombres ») à la Renaissance (du Trecento au Cinquecento des XIVè et XVIè siècles) l’on a considéré globalement pendant deux mille ans quatre (grands) âges de la vie : enfance, adolescence, maturité, vieillesse, en associant des caractéristiques à chaque âge. Dans cette conception occidentale, « être soi-même pour devenir ce que l’on est » est resté l’idéal du sage.

Il apparaît aujourd’hui que le « développement personnel » continue tout au long de la vie avec ses (nécessaires) transformations successives. Ce développement psychologique est de moins en moins perçu comme une évolution pointant vers le stade d’accomplissement que serait l’âge adulte, avant de connaître une régression. On le voit davantage comme une succession d’âges avec, pour chacun de nous, des centres d’intérêts, des besoins, des motivations propres.

Une enquête récente de février 2012 — d’Ipsos pour l’Observatoire de la Maturité, faite dans 8 pays : Allemagne, Espagne, France, Grande Bretagne, Italie, USA, Chine et Japon — aboutit à de surprenantes conclusions, la principale étant que notre époque est marquée par des âges-clés :

* la majorité de ces populations considère que le passage à l’âge adulte se situe vers 27 ans ; des Allemands aux Japonais, d’un même élan l’on ne pense entrer dans l’âge mûr qu’à la quarantaine !

* de 27 à 40 ans, les gens se considèrent adultes certes mais encore « jeunes » : « jeunisme » d’une « cible » qui s’assume financièrement, tout en demeurant très réceptive à qui lui propose des styles de vie clé en main.

* selon l’Observatoire, ces « jeunes » adultes (27-40 ans) sont clairement tournés vers les aspects les plus matériels de la vie, alors que l’étape suivante de la maturité (adultes mûrs de 40-55 ans) est plus psychologique et spirituelle.

* si l’on écoute les personnes interrogées, la vieillesse se déroule en deux temps.

Une pré-vieillesse se joue vers 55 ans (le « 3è âge », les « seniors » de certains) quand on est encore en bonne santé mais que l’on prend conscience (coup de sonnette psychologique) que sa propre mortalité se précise. Une seconde étape du vieillissement se joue après 65 ans au moment où la santé prend une place de plus en plus importante (prise de conscience physique).

De fait, on ne peut comprendre le chemin de vie d’un être humain dans une démarche linéaire de changement. Il est dans une démarche rythmique, de bonds successifs qui le font progresser dans une spirale psychique. Depuis les empreintes de l’enfance, il y a en l’adulte une rythmicité — nombre d’enquêtes et études lui font épouser le chiffre 7, « magique » et symbolique dans toutes les cultures… devenu aujourd’hui nombre maximal d’éléments qu’est capable de traiter l’esprit humain — est inhérente à chaque individu : à chaque fois qu’un rythme s’achève et qu’une autre commence, il laisse une « trace » psychologique comprenant tout à la fois forces et faiblesses, pertes et acquisitions. A chacun son « horloge » !

Cette rythmicité peut être renforcée par des rites de passage, qui varient selon les époques et les lieux. Et Victor Hugo de dire : « avant de s’agrandir au dehors, il faut s’affermir au dedans ». Il y a donc bien « des âges de vie » (non plusieurs vies) mais « l’homme arrive novice à chaque âge de sa vie » écrit amèrement Chamfort (Maximes et Pensées). D’où des périodes propices. « Life, at its best, is a flowing, changing process in which nothing is fixed » (la vie à son meilleur est un processus fluide et changeant en lequel rien n’est fixé) dit Carl Rogers (On Becoming a Person, 1961). Erik Erikson, avec ses huit stades de développement psycho-social, montre qu’il existe bien plusieurs périodes propices à « faire le point du changement en cours ».


Jacques d’Oc, mars 2012

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tag:blog.human-partners.com,2013:Post/2239554 2000-02-29T11:00:00Z 2025-11-24T15:21:01Z Peut-on s’auto-diagnostiquer  ?

Qui ne sait faire la différence entre savoir, savoir-faire… et savoir-être ? Trois savoirs qui s’articulent l’un l’autre et se complètent nécessairement.

LES savoir-être (qualités personnelles ou « qualités humaines ») combinent à la fois :

- les caractéristiques d’une personnalité unique et « holistique » c’est-à-dire formant un tout de « fonctions psychologiques » : « champ de con-science » unifié par la volonté et « liaisons aux mondes » qui nous entourent nécessairement ouvertes ;

- un relationnel spécifique, fait de composantes internes (aux plans affectif et expressif) et d’attitudes externes (relations de face à face, de groupes) ;

- une dynamique d’ensemble créée par des besoins et des capacités, des motivations de changement… et de pouvoir.

C’est à cet ensemble psychologique que se rapporte tant la connaissance du Moi vivant, c’est-à-dire changeant, qu’un développement personnel, à savoir l’action individuelle exercée sur ses forces (« le style, c’est l’homme ») et ses faiblesses (à améliorer). Ce qui contribue alors à une dynamique nouvelle d’attitudes et de comportements.

Le « Δéveloppement Humain » — pour lequel human-partners.com propose ses « outils ΔH » au prix d’un « travail » personnel — est * moins basé sur des listes infinies de « traits » de caractère (positifs ? idéaux ? contradictoires ?), qu’ils soient du type A, B, C, D… d’un test ou telle grille d’un service drh !

A savoir autorité (naturelle), ambition, (sens de l’) adaptation, (de l’) animation, autonomie, confiance (en soi), (goût du) challenge, (de la) communication, curiosité, (esprit) critique, créativité, discrétion, diplomatie, efficacité, (facilité d’) élocution, (esprit de) décision, (résistance à la) frustration ( !), intuition, imagination… tous sens (pratique, terrain, des priorités, d’analyse, de synthèse, de l’organisation, du travail en équipe, des responsabilités, esthétique…)… spontanéité, stabilité (de comportement), ténacité, etc, etc.

* qu’il n’est basé sur « le comment ça marche ? » de chaque « fonction psychologique » constitutive de la personnalité.

D’où PLUSIEURS savoir-être, selon les situations, quand une fonction émerge au sein de l’équilibre dynamique de la personnalité.

Ainsi peut-on découvrir DES savoir-être :

* incitation au « gnothi seauton » grec ou « nosce te ipsum » latin (connais-toi toi-même) de double acception. D’une part celle gravée sur le fronton du temple de Delphes venue d’Héraclite disant « avoir recherché soi-même et apprendre tout de soi-même ». Mot-clé d’autre part de l’humanisme, Socrate faisant de la conscience intérieure une instance de décision, assignant à l’homme de prendre conscience de ses propres limites sans tenter de rivaliser avec les dieux). Pratiquement un adepte sophiste de Protagoras l’agnostique (« des dieux, je ne sais ni s’ils sont ni s’ils ne sont pas ») et le relativiste (« l’homme, mesure de toute chose ») !

Connais-toi toi-même qui est d’ailleurs (dans plus de 90% des cas) un besoin virtuel. C’est à l’occasion par exemple d’un mal-être à soigner ou bien d’une convocation pour un recrutement qu’une épreuve psychologiqueà passer

* aide à l’instrospection (il y faut de nécessaires outils) qui est de « se regarder à l’intérieur POUR » : pour comprendre ses propres processus : corporels + affectifs + cognitifs ou bien je suis + je m’exprime + j’agis ; pour comprendre aussi sa volonté (« magicienne de l’âme » dit Jung) ; pour comprendre ses liaisons, son ouverture, à des mondes subjectifs (l’inconscient, le vécu) ou plus objectifs (la « Kultur », ses Valeurs, le « mur » de la Réalité).

Tous ces éléments compris, il s’agit alors d’apprendre à les maîtriser (à commencer par faire des émotions ses alliées), d’asseoir son style sur ses points forts, d’améliorer certains points faibles…

* certes l’on mettra toujours en doute la capacité d’un sujet à s’observer, à s’analyser lui-même. Mais des « outils » (de psychologie des profondeurs, humaniste ou cognitive) contribuent à une « distance » de l’observateur par rapport à l’objet observé (Newell et Simon). Ces outils sont neutres. Tout outil (de changement) n’est pas là pour que le sujet passe un « examen de conscience » !

Cependant tout outil ne peut restituer, selon la modélisation faite, des données de sorties qu’en fonction de données d’entrée (sincères, fiables : on « travaille » pour soi). Comme tout autre modèle, un modèle psychologique se veut une réduction de la réalité (en l’occurrence l’approche d’une « personne », complexe par définition). Et cette « maquette » se veut aussi un système explicatif de cette réalité ; elle permet donc de faire un AUTO-DIAGNOSTIC, ainsi de se situer.

Ce qui est bien différent d’une anamnèse de psychologue, d’un avis de recruteur ou de la décision d’un hiérarchique…

Jacques d’Oc, mardi 29 février 2000.

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tag:blog.human-partners.com,2013:Post/2239552 1997-05-01T10:00:00Z 2025-11-24T15:24:21Z Changer...
Changer…parmi les verbes d’état, d’expression ou d’action est un autre verbe qui ne demande jamais : pourquoi?

Changer est un verbe de vie et donc de risques, qu’ils soient aléatoires, hostiles ou indéterminés.

Mais que représente l’aléa à tous ces gens d’Europe encore moulés dans la pierre taillée du certain, du connu, la pierre polie de l’habitude, le bronze du répétitif, sans exception possible, sans autre probabilité qu’assurance de lendemains qui chantent et d’Etat-Providence ?

Mais que représente à des yeux bleus de blonds gaulois l’hostile, ou bien l’antagoniste, pour qui l’essentiel est de participer, pour qui le coq, tigre de papier, est toujours le meilleur, eux qui ne savent descendre ensemble sur un terrain de jeu, se battre, dans des limites données, dans des règles acceptées ou non, devant arbitre, et alors tirer plus vite que leur ombre ; donc tenter de réussir leur coup, de gagner !

Mais c’est l’incertain qui s’oppose le mieux au certain des neurones de tous les Candide, tous les Pangloss, fermés au flou de la logique d’autres mondes, craignant l’irrationnel du ciel qui tombe sur leurs têtes ! Oui, tout est possible, et à l’impossible nul n’est tenu ; en arrogance et inconscience policées, cela se dit : impossible n’est pas français !

Changer est un verbe de but : pour quoi changer en effet ? Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va.

Mais sur le vieux continent le chef est prophète en son pays, il dit toujours où le futur à venir conduira ses pas, nos pas, il saura toujours, si jamais quelque doute et quelque honnêteté l’obligeaient, feindre rester l’organisateur et le maître des événements ! 

Mais sont-ce buts crédibles que l’euro fort, le sans-déficit, le sans-dette ? Que de tomber amoureux d’un taux de croissance ou de productivité ? Que de demander, encore et toujours, des efforts, du sang, du sérieux ? Dans cette vallée de larmes enkohlées, blairisée ici, jospinée là,
l’amour des mots cache mal la justesse des idées, quand le politiquement correct est de ne plus tricher sur les taux, quand les affaires ne se feront que légales, qui devient la morale, quand nombreux sont ceux plus coupables que responsables.

Quelle planète bleue bébé nouveau-né connaîtra-t-il à notre âge ?

Mais l’espérance à l’âme, l’espoir chevillé au corps, le peuple ne change que pour des besoins réels, et innombrables, à satisfaire. 

Moins d’injustice non plus de justice, plus de Justes et moins de justiciers !

Moins de corps qui souffrent de faim, de froid, d’air malsain et de misère et non toujours plus d’hôpitaux, de médicaments, de drogues !

Moins d’aumônes déguisées, qui infantilisent et réduisent l’individu, plus de tâches simples, productrices de richesses matérielles et humaines !

Moins d’ordre imposé par un Etat régisseur des classes, des masses, par un quelconque Messie des premiers temps de l’Humanité, et plus de libre arbitre, de responsabilité personnelle, sur le terrain !
Moins d’égoïsme, d’isolement, d’exclusion et plus de ces liens palpables et odorants, d’amour et de haine mêlés, dans une communauté de travail renaissante, dans une banlieue minée par la mégapole, dans une région d’Europe déclinante, d’Amérique triomphante, d’Asie émergeante...

Changer est surtout un verbe de manière , et même de bonnes manières... quatre d’entre elles font réussir !

Comment changer ? si l’on ne sait allier fond et forme, gant de fer et main de velours, rester soi-même et être ensemble…

Certes "ils" ont échoué parce qu’ils n’ont pas commencé par le rêve ; celui d’aller voir ce qu’il y avait derrière la prochaine colline, rupture qui venait vers nous comme le troupeau de bisons, ou tentation prenante d’herbe tendre, de vérité au-delà.

Certes "ils" ont réussi, par ignorance et parce qu’ils ont eu de la chance ; mais c’était leur seule façon de briser les chaînes de la caverne et ce fût leur vraie manière de renverser les montagnes.

Certes force peut rester à la loi ; du pauvre écolier japonais au salarié d’un groupe, à l’étranger bazané, mais "naturelle" l’autorité se mesure, pour changer, à l’aune de son acceptabilité ; égyptiens et chinois furent les seuls à reproduire mille ans leur ordre civilisé.

Certes si je me connais moi-même pour quoi d’autre me mettre en question et m’échiner à devenir autre ; si je suis bien avec d’autres, quelles garanties aurons-nous de meilleurs échanges !

Comment changer ? si l’on ne trouve à s’adapter au milieu et anticiper les tendances et obliger le futur.

Pour s’adapter à ce qui devenait savane, le singe, ce fort à bras, descendit de son arbre et se redressa sur ses jambes, pour voir… un peu plus loin que les hautes herbes, et sa main libérée inventer l’outil. Adapté à ce qu’il connaît, derrière sa ligne Maginot, monté sur sa muraille de certitudes, de pratiques-"maison", combien, fort en gueule, ne voit pas… l’eau se raréfier, les dollars proliférer, Internet s’infiltrer, partout et toujours l’anglo-saxon s’imposer ?

Pour anticiper un avenir qui a déjà commencé, comptons les bébés : phoques, dauphins, éléphants, humains. Ils portent l’avenir, qui m’intéresse : j’y passerai le reste de mes (pôvres) jours ! Comptons les heures : de santé, de travail, de famille, de rituel, d’évasion... Faut-il se lamenter de ne pas voir le T de Tendances si différent de celui des Traditions ?

Pour obliger le futur à avoir lieu, l’urgent n’est pas d’être roi ! L’essentiel, dans son propre royaume _ toujours relatif _ est peut-être d’être maître de soi, de bien s’entourer, de décider de certaines choses et pas d’autres. Ainsi Alexandre chevaucha-t-il son empire jusqu’aux Indes. Ainsi Ronald et Mikhaïl s’entendirent-ils pour stopper leur guerre froide. Désarmant n’est-ce pas? Au mur de Berlin les foules n’en sont pas revenues !


Jacques d’Oc, human publishing house, london may 1997

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